Peter Bollen est nutritionniste équin et aussi le General Manager de la société CAVALOR, bien connue en Belgique et aussi de part le monde.
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ALIMENTATION CHEVAUX EQUIPE DE FRANCE
Pour
comprendre comment nourrir un cheval d’endurance et pour les professionnels,
comment fabriquer un aliment adapté, il faut d’abord comprendre le sport d ‘endurance
ainsi que les besoins nutritionnels du cheval d’endurance. Cet article décrit
brièvement le sport en soulignant et commentant ce qui se rapporte à
l’alimentation du cheval d’endurance. En conclusion, il sera intéressant de
développer une stratégie dans l’alimentation du cheval d’endurance et dans
la fabrication d’un aliment adapté.
L’endurance
équestre a commencé il y a bien longtemps dans la cavalerie, afin de déterminer
quel est la meilleure monture. La première course d’endurance moderne a eu
lieu en 1955, en Californie et il s’agissait de la célèbre Tevis Cup, une
course de 100 miles en une journée dans les environs du Lake Tahoe. Depuis
cette époque, des milliers de courses d’endurance ont lieu chaque année à
travers le monde. Ces courses vont de 25 à 100 miles ou plus par jour à
travers tous types de terrains. Evidemment la course qui a la pire réputation
en termes de difficultés est cette Tevis Cup. La Tevis emprunte des pistes
difficiles à travers les montagnes de la Sierra Nevada avec des différences
d’altitude totales de près de 40.000 pieds.
La
règle de base en endurance est simple : le premier cheval qui termine,
dans une condition satisfaisante, est le vainqueur. Il n’y a pas de vitesse
maximale imposée. Les courses sont supervisées par une équipe de vétérinaires
et ouvertes à tous type de chevaux. Les chevaux les plus compétitifs sont de
sang arabe et dérivés. D’autres races comme les trotteurs, les purs sangs,
les quarters , mustangs, appaloosas, demi sangs et même mules sont utilisées
avec succès. Un cheval d’endurance typique peut être décrit comme petit,
sans musculature excessive. Le poids moyen est de 380 à 500 kgs. Du point de
vue de la condition, les chevaux d’endurance sont plutôt minces, comme les
coureurs de marathon. Il est évident que un petit cheval d’endurance peu
musclé a l’avantage au niveau de la régulation thermique et sur des terrains
montagneux.
Le
cavalier d’endurance est aussi unique. Une personne capable de monter 40 à 50
miles par semaine et ensuite, le samedi 100 miles, serait considéré comme ‘déterminé’.
Les cavaliers d’endurance sont très sérieux par rapport à leur cheval et
leur sport et la plupart sentent qu’ils ont une sorte de lien particulier qui
les attache à leur cheval. Ils ont un désir pur à faire le mieux qu’ils
peuvent pour leur ami. Leur opinion sur l’alimentation du cheval est basé sur
leur propre expérience et aussi sur les informations accumulées ci et là.
Un
cheval d’endurance au trot moyen (250m/min ou 15Km/h) pourrait terminer une
course de 25miles en 3 heures, une de 50miles en un peu plus de 5 heures et une
de 100miles en 11 heures. Evidemment en sachant cela on peut être tenté de
chercher des moyens pour améliorer les performances par l’alimentation. De
plus, les chevaux d’endurance sont habituellement nourris durant les courses,
ce qui augment l’impact d’une alimentation adaptée. En comparaison, un
quarter horse va sprinter sur 440 yards en moins de 20 secondes ou un pur sang
couvrira 1,25 mile en moins de deux minutes. Il y a eu beaucoup de publications
sur le sport de sprint chez les chevaux, mais en comparaison, il y a très peu
d’articles ou d’études sur des efforts de longue durée comme l’endurance
équestre.
La
vitesse à laquelle le sprint s’effectue influencera la capacité de modifier
les performances par l’alimentation. Un effort intense, anaérobique, va
forcer le cheval à générer de l’énergie pour la contraction musculaire
aussi vite que possible… de manière explosive ! Ceci limite le type de
carburant utilisé et la méthode utisiée pour le brûler. Par contre, le
cheval d’endurance travaille à une vitesse nettement moindre, en aérobie.
Cela donne la possibilité aux muscles de sélectionner le carburant et
d’obtenir le meilleur rendement possible de ce carburant. Dans une course
d’endurance, le carburant (la nourriture) aura le temps d’être ingérée,
absorbée et dirigée vers le muscle alors que l’effort continue de se
produire.
Ces
apports critiques vont influencer directement la performance du cheval
d’endurance : l’énergie, les electrolytes, l’eau.
Le
travail du cheval d’endurance peut varier d’un effort à vitesse relativement réduite durant une longue distance
(course de 160Kms) à un
effort plus soutenu lors de courses de plus courtes distances (40 à 80Kms).
L’énergie fournie au cheval va directement influencer sa capacité à
soutenir ces types d’effort.
L’énergie n’est évidemment pas un aliment, mais une façon de mesurer la
capacité d’un aliment donné à alimenter les fonctions métaboliques et
musculaires durant l’effort. La contraction musculaire va produire le
mouvement du cheval. Le cheval ingère, via le système digestif (SD), différents
aliments (fibres, ‘starch’, graisses, protéines) qui seront utilisés pour
la contraction musculaire(Fig 1). Comme le cheval ne peut manger continuellement
durant la course, les aliments sont digérés et assimilés et stockés par le métabolisme
pour leur utilisation ultérieure
comme carburant lors des efforts. Ces différents types de carburant sont
stransférés entre le sang, le foie, les tissus adipeux et la fibre musculaire.
L’énergie emmagasinée sous la forme de glycogène soit dans le muscle soit
dans le foie, soit sous forme de graisse intramusculaire, et celle produite par
l’ingestion d’aliments vont produire l’énergie nécessaire à la
contraction musculaire.
Pour
que le muscle puisse se contracter, l’énergie stockée doit être convertie
en énergie mécanique. Cette conversion se produit dans la fibre musculaire et
fait appel à l’ATP (adrenosine triphosphate). La manière la plus directe de
produire l’ATP est pas la consommation de créatine phosphate (CP). Cependant,
comme le muscle ne contient qu’une faible quantité de CP et d’ATP, la
production de ATP est rapidement arrêtée. Donc pour qu’un cheval
d’endurance puisse fournir un effort de longue durée, l’ATP doit être re
synthétisé au même rythme qu’il est consommé. Deux réactions chimiques re
synthétisent l’ATP : 1) l’oxydation qui utilise hydrates de carbone,
graisses et protéines en présence d’oxygène – l’intervention de
l’oxygène qualifie ce processus d’aérobique. 2) Glycolyse qui consomme le
glucose (ou glycogène) et le transforme en acide lactique. Ce processus ne fait
pas appel à l’oxygène et est considéré comme anaérobique.
Plusieurs facteurs vont être déterminants pour les choix du carburant et la méthode
de production de l’ATP. Ces facteurs sont : le type de fibre musculaire,
la vitesse et la durée de l’exercice, le type d’aliment ingéré, la forme
physique du cheval.
Le
cheval a trois types de fibres musculaires : Le Type I, le Type IIA, le
Type IIB. Ces types de fibres ont différentes caractéristiques. Les Type I
sont des fibres à contraction lente alors que les Types IIA et IIB sont des
fibres à contraction rapide. Les fibres de Type I et IIA ont une capacité
d’oxydation haute et fonctionnent donc en anaérobie. Les fibres de Type IIB
fonctionnent en aérobie. Chaque type de fibre stocke du glycogène, alors que
seules les fibres IIA et IIB stocke du triglycéride. Toutes les races de
chevaux ne sont pas égales par rapport aux types de fibres et pour ne citer
qu’un exemple, le Quarter-Horse possède plus de fibres IIA et IIB et moins de
I par rapport à l’Arabe. On s’en serait douté puisque le premier est doué
pour le sprint court(explosif) et l’autre pour l’endurance. A l’intérieur
d’une race, les différences en taux de fibres sont tellement qu’elles sont
peu significatives pour déterminer les aptitudes à une performance donnée.
Table
1. Metabolic characteristics of different muscle types
|
Type I |
Type IIA |
Type IIB |
Classification |
Contraction lente |
Contraction rapide – oxydation haute |
Contraction rapide |
Type de contraction |
Lente |
Rapide |
Rapide |
Tension développée |
Basse |
Haute |
Haute |
Capacité d’oxydation |
Haute |
Interm à Haute |
Basse |
Densité capillaire |
Haute |
Interm |
Basse |
Teneur en graisse |
Haute |
Interm |
Basse |
Teneur en Glycogène |
Interm |
Haute |
Haute |
Fatigabilité |
|
|
|
La
vitesse de contraction du muscle détermine la capacité de vitesse de
l’animal. Comme la quantité d’ATP utilisée par le muscle dépend
directement de sa vitesse de contraction, plus vite sera le déplacement, plus
importante sera la demande en ATP. Au pas, le muscle se contracte très
lentement et donc dépense peu d’ATP. Dans ce type d’exercice, ce sont les
fibres de TypeI qui interviennent et on se trouve en mode aérobique avec
uniquement une consommation des graisses. Avec l’augmentation de la vitesse et
le passage au trot et au canter, les fibres de TypeA ne peuvent plus se
contracter assez vite pour assurer le mouvement. A ce stade, les fibres de
TypeIIA interviennent, toujours dans un mode aérobique, mais en consommant
cette fois du glycogène et des graisses.
Le
glycogène (glucose) est métabolisé 2 fois plus vite que les graisses pour la
génération d’ATP et lorsque la vitesse augmente, les graisses ne peuvent
plus servir de carburant pour la production d’énergie. Au galop rapide, les
fibres de TypeIIB entrent en action et on passe en mode anaérobique. A cette
vitesse, le besoin en ATP dépasse la capacité du cheval a délivrer
suffisamment d’oxygène au muscle et l’on passe en mode anaérobique, un
processus rapide de génération d’ATP. Ce processus génère de l’acide
lactique, le pH baisse dans le muscle et la fatigue apparaît rapidement.
La
vitesse de croisière en endurance se caractérise par un fonctionnement aérobique.
Ce n’est que lors du départ, lors des franchissements de côtes ou lors du
sprint final que l’on passe en mode anaérobique, mais en principe seulement
pendant de courtes périodes. Ce qui veut dire que la fatigue chez un cheval
d’endurance provient plus de l’épuisement de ses réserves en glycogène
et/ou en triglycéride que de l’accumulation d’acide lactique.
On
exprime l’énergie en kilocalories(Kcal) ou megacalories (Mcal). L’énergie
digestible (DE) correspond à l’énergie absorbée par le cheval. Les besoins
en DE pour différents types de chevaux sont basés sur les besoins d’entretien de l’animal plus les besoins nécessaire lors de l’exercice.
La Table 2 montre les quantités de DE nécessaires à différentes vitesses.
Par exemple, un cheval de 450Kgs nécessite 14,9 Mcal par jour.
En
utilisant la Table 2, ce cheval d’endurance monté par un cavalier de 75Kgs à
un trot moyen( 250 mètres/min) durant 3 heures aurait un besoin supplémentaire
de 14,9 Mcal/jour 5Pagan and Hintz, 1986). Le besoin journalier total serait de
30Mcal/jour ce qui le classe dans la catégorie ‘travail intense’.
Les
sources fournissant l’énergie proviennent de : grains, graisses, fibres,
protéines.
Table
2. Besoins en énergie complémentaire à la ration d’entretien
Allure |
Vitesse (mètres/min) |
Vitesse (Km/h) |
DE (Mcal/Kg BW* /hr) |
Pas lent |
59 |
3,5 |
0.0017 |
Pas rapide |
95 |
6 |
0.0025 |
Trot lent |
200 |
12 |
0.0065 |
Trot moyen |
250 |
15 |
0.0095 |
Trot rapide / petit canter |
300 |
18 |
0.0137 |
Canter moyen |
350 |
21 |
0.0195 |
·*
Weight of horse plus rider and tack
Un hydrate de
carbone composé principalement de molécule de glucose (sucres) est le
composant principal des grains de céréales pour 50 à70% du taux en matière sèche.
En terme de composition, c’est le maïs qui a la plus forte teneur suivi par
l’orge et l’avoine.
Le
cheval produit le glucose à partir du starch dans le petit intestin, où il est
absorbé par le sang. Une fois dans le sang, le glucose peut être utilisé pour
différentes fonctions : 1) s’oxyder pour devenir de l’ATP or 2)
produire du glycogène ou des graisses
L'amidon produit la synthèse du glycogène. La digestion du starch se traduit pas
une élévation du taux de glucose dans le sang et de l’insuline – deux des
facteurs les plus importants dans ce processus. Le glycogène musculaire est un
carburant versatile pour la génération d’ énergie en endurance, puisque le
glycogène peut être produit soit en aérobie
(en présence d’oxygène), soit en anaérobie (sans oxygène). De plus
le glycogène présent dans le foie est disponible pour la production de glucose
dans le sang durant l’exercice. Maintenir un taux de glucose idéal durant
l’effort est primordial car le glucose est le seul carburant disponible pour
alimenter le système nerveux central. En endurance, l’hypoglycémie (taux de
glucose bas) est une cause de fatigue.
L’huile
de maïs ou de soja comme la graisse animale sont les sources les plus communes
de graisses dans la ration du cheval. Ces graisses contiennes 2,15 fois plus de
DE que le poids correspondant de céréales. Différentes études sur la
digestion ont montré que les graisses peuvent être appétentes et bien digérées.
La graisse est une source d’énergie moins polyvalente que le starch car elle
peut seulement être utilisée en aérobie.
Les acides gras dérivé des graisses ne peuvent être convertis en glucose ou
synthétisés en glycogène.
Les
graisses sont cependant très utiles comme source d’énergie. Des études ont
conclu que le fait d’ajouter des graisses à la ration résulte en une
meilleure mobilisation et utilisation de graisses lors d’un effort
d’endurance (Pagan, 1987). Par essence, il apparaît quel cheval entraîne ses
systèmes enzymatiques à l’utilisation des graisses, et par conséquence en
épargnant l’utilisation du glycogène. De plus, des chevaux d’endurance en
entraînement intensif ont des besoins nutritionnels importants, besoins
difficiles à satisfaire si l’on de complémente pas en graisses avec pour
conséquence un amaigrissement. Dans ce cas, un apport de graisse permet
d’assurer une condition optimale.
Les
fibres (foin, herbe) constituent une source d’énergie souvent négligée. Le
cheval a un intestin particulièrement adapté avec des milliards de bactéries
capables de fermenter de grande quantités de fibres. Les acides gras
volatiles(AGV), résultant de cette fermentation des fibres, sont absorbés à
partir de l’intestin et transportés vers le foie. Une foie dans le foie, les
AGV peuvent être convertis en glucose et stockés dans le foie sous forme de
glycogène ou convertis en graisse. Les fibre peuvent toutefois être utilisées
comme énergie durant une course d’endurance. Comme la fermentation des fibres
et l’absorption des AGV se poursuivent longtemps après l’ingestion.
Le
bon fonctionnement du système digestif du cheval d’endurance est critique.
Dans un état normal, le système digestif du cheval est actif en permanence.
L’inactivité du système digestif, à cause d’une déshydratation ou d’un
déséquilibre électrolytique peut causer des coliques graves et même la mort.
Des études menées en Allemagne (Meyer, 1987) ont souligné l’importance des
fibres pour le transit. Il a été montré qu’une alimentation riche en fibres
augmentait considérablement le taux en eau du système digestif : des
chevaux alimentés avec foin et électrolytes possédait un taux en eau supérieur
de 73% dans le système digestif et un taux en électrolytes supérieur de 33%,
ceci par rapport à des chevaux recevant peu de fibres. Ces différences
s’expliquent par la capacité importante des fibres à retenir eau et électrolytes.
Ces teneurs aident évidemment le cheval de compétition à combattre la déshydratation
en cours d’épreuve, chose qui est bien souvent la raison d’un déséquilibre
métabolique conduisant à l’élimination.
Un
autre facteur pronant l’utilisation de fibres est que celles-ci vont maintenir
la circulation du sang dans le système digestif. Duren (1990) a rapporté que
le flux sanguin vers le système digestif était plus important avec des poneys
alimentés durant l’exercice, par rapport à des poneys qui ne l’étaient
pas.
En
résumé, pour un cheval d’endurance, maintenir le flux sanguin dans le système
digestif va maintenir le transit et prévenir des coliques.
Les
fibres telles que le foin ou l’herbe constituent donc une bonne source d’énergie
pour le cheval d’endurance. En plus de ces fibres d’aliments bruts, on
trouve les ‘super-fibres’ comme la pulpe de betterave, le son de riz… Ces
fibres produisent plus ou moins la même quantité d’énergie que les céréales
pures, mais sans les inconvénients y rattachés.
Si
l’ingestion en protéines d’un cheval d’endurance excède ses besoins,
l’excédent est utilisé comme source d’énergie. Les acides aminés associés
à ces protéines additionnelles sont converties par le foie et le nitrogène
est expulsé sous forme d’ammoniaque. Le carbone restant peut être oxydé
pour produire de l’ATP ou utilisé pour fabriquer du glucose ou des graisses.
Un excès de protéines doit être évité chez le cheval d’endurance, ceci
pour plusieurs raisons. D’abord, les besoins en eau augmentent avec
l’augmentation de protéines. Ceci peut s’avérer catastrophique pour le
cheval d’endurance toujours à la recherche d’un taux d’hydratation
optimal. Deuxièmement, l’accumulation d’ammoniaque et d’urée dans le
sang peut provoquer des troubles et interférer sur le métabolisme. Finalement,
un excès en ammoniaque dans l’urine peut créer des problèmes respiratoires
au box.
Pour
métaboliser de l’énergie, le corps produit de la chaleur et il faut que
cette chaleur produite se dissipe. Pour le cheval la manière principale de réduire
sa température corporelle est la transpiration. Dans ce processus, les glandes
sudoripares extraient les fluides du système circulatoire et les secrètent
vers la surface de la peau. Une fois sur la peau, la sueur se disperse et s’évapore,
ce qui refroidit le corps. Malheureusement la sudation entraîne la perte
d’eau et d’électrolytes.
Au
fur et à mesure que l’eau disparaît du sang, celui-ci devient de plus en
plus épais. Cet accroissement de la viscosité du sang diminue le potentiel de
perfusion et influence négativement l’oxygénation des tissus. Dans un effort
intense, la perte en eau peut être tellement importante
que le volume du sang a tellement diminué que la sudation devient
impossible. Si le cheval a ce stade n’est pas réhydraté, la mort survient
par choc thermique. Le NRC (National Research Council, 1989) cite des recherches
indiquant que des chevaux au repos nécessitent 2 à 3 litres d’eau par kg de
matière sèche. Cela équivaut à 20 à 30litres pour un cheval de 500Kgs.
Cependant l’exercice dans un milieu chaud et humide peut augmenter la
consommation d’eau de 300% (Lucke and Hall, 1978), ce qui nous conduit à un
total de 90 litres.
Les
électrolytes sont des substances qui se dissolvent en une solution de
particules chargées électriquement que l’on appelle ions. Chez le cheval,
les électrolytes jouent un rôle important pour maintenir la pression
osmotique, l’équilibre des fluides et l’activité du système nerveux et
musculaire. Durant l’effort, sodium(Na+), potassium (K+), chloride(Cl-),
calcium(Ca++) et magnésium(Mg++) sont consommés. La perte de ces électrolytes
amène fatigue et faiblesse musculaire et diminue le réflexe de soif. C’est
pourquoi il est vital de rétablir la balance en électrolytes durant une
course.
Des
aliments proposés au cheval d’endurance, ceux qui constituent le fourrage
sont les plus importants.
Les
chevaux sont des herbivores et ont une capacité unique d’ingérer de grandes
quantités de fourrages (jusqu’à 3,5% du poids corporel). Le cheval, à
l’aide des bactéries dans son estomac, utilise le fourrage principalement
pour la production d’énergie. Quand on sait que beaucoup de chevaux se
satisfont seulement de fourrages,
on peut en conclure que leur système de transformation du fourrage est
efficace. Occasionnellement, un bon cheval d’endurance pourrait se satisfaire
uniquement de fourrages de qualité, mais c’est une exception. Comme on l’a
vu plus haut, le fourrage entretient aussi la qualité du transit intestinal. De
plus, une grande quantité de fourrage augmente la rétention d’eau et d’électrolytes
dans le système digestif. Ces réserves seront profitable lors des raids
d’endurance. Comme vu plus haut aussi, le transit intestinal maintient la flux
sanguin et l’essentiel de la fonction métabolique.
Une
question souvent posée est de savoir ‘quel type de fourrage proposer au
cheval d’endurance’… Afin de déterminer quel type de foin choisir, il
faut tâcher de connaître le taux d’énergie assimilable, de protéine et de
calcium du foin. D’abord il est essentiel de proposer suffisamment de fibres
digestibles au cheval. Cela signifie un fourrage avec une haute teneur en fibres
digestibles. Il faut savoir que le taux d’énergie digestible diminue avec la
maturation des plantes/herbes. Donc on évitera de proposer des fourrages dont
le stade de maturation est excessif. Comme le cheval d’endurance 1) n’a pas
de besoins élevés en protéines, et 2) doit consommer de l’énergie et
utiliser plus d »eau pour éliminer tout excès en protéines, il faudra
choisir un foin pauvre en protéines (8 à 14%). Un excès en calcium étant
aussi nuisible, on évitera les foins trop riches en calcium.
Pour
résumer, un bon foin de prairie récolté tôt est l’idéal. On évitera la
luzerne ou l’alfalfa.
La
plupart des chevaux d’endurance de haut niveau sont incapables de maintenir
leur condition sans apport de céréales. On retrouve starch, graisses, fibres
et protéines dans la plupart des mélanges dans le commerce. Comme
l’information sur les étiquettes semble indiquer que plus le starch est élevé,
meilleure sera la production d’énergie, on aura tendance à choisir dans ce
sens. FAUX !!! Il existe une limite dans la quantité de starch que la
ration d’un cheval d’endurance peut contenir. Si on donne trop de grains en
une fois (plus de 2,5Kgs), la capacité du petit intestin ne permettra pas de
digérer une telle quantité et une partie non négligeable va passer dans le
gros intestin. Une fois dans le gros intestin, cet excès va déclencher une
cascade de réaction qui pourront résulter dans une fourbure ou des coliques.
Il
y a aussi une limite à la quantité de graisse que l’on peut ajouter à la
ration. D’abord, d’un point de vue appétence, un cheval vous indiquera à
quel moment sa ration a atteint son point de non-appétence, ceci en refusant sa
ration. Le taux en graisse varie d’un individu à l’autre et du type de
graisse utilisée. Un taux maximum de 20% représente la limite à ne pas dépasser.
Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès contraire et augmenter les
graisses en diminuant les céréales, diminuant par là la quantité de starch.
Ceci entraînerait une difficulté pour le cheval à synthétiser le glycogène
(Pagan, 1987). Il semble que des concentrés affichant un taux en graisse de 7
à 10% apparaissent comme le compromis idéal. Pour démarrer un régime gras,
commencez en début d’entraînement par ajouter progressivement des graisses
et continuez durant la saison. Progressivité et durée vont apprendre au corps
à utiliser les graisses somme source d’énergie. L’avancement de l’entraînement
permettra au cheval une meilleure utilisation des graisses durant l’effort de
longue durée. L’apport en graisses seulement avant le raid n’apportera
aucun effet.
Il
en va du taux en protéines comme pour le starch ou les graisses. Le besoin du
cheval d’endurance se situe entre 8 à 10% de la ration. Il n’est cependant
pas facile d’atteindre des valeurs aussi basses étant donné le taux en protéines
des aliments et des fourrages (maïs:9%, avoine:11,5%, foin timothy :10%).
Des
études spécifiques se rapportant au cheval d’endurance ne sont pas
disponibles. Les recherches menées se sont principalement concentrées sur les
trotteurs et galopeurs pratiquant un effort court et intense. Dans ces études,
on détermine le meilleur moment pour donner le repas en mesurant différents
indicateurs avant, pendant et après l’exercice. Pagan (1995) a montré des
changements significatifs dans le taux en sucres et en insuline avant, pendant
et après l’exercice résultant de différents protocoles d’alimentation.
Ces différences n’ont cependant pas eu d’effet notable sur le niveau des
performances. De plus, Stull et Rodiek (1995) ont montré que la composition de
la ration et le moment à laquelle elle est donnée peuvent influencer la
disponibilité du glucose dans le sang avant et pendant l’exercice. Cependant
les mesures en taux de lactate et cortisol n’ont pas montré de différence.
Ces études sont intéressantes car elles montre que l’on peut agir sur la
courbe de glucose, mais il est possible que la durée de l’exercice ne soit
pas suffisante pour démontrer quoi que ce soit.
Le
cheval d’endurance est nourri durant les haltes obligatoires et il est
possible que le moment comme la composition de la ration puissent avoir une
influence considérable sur les performances. Le centre de recherche Kentucky
Equine Research est en train de travailler sur une expérimentation dans ce
domaine.
Afin
de fabriquer un aliment spécialisé pour le cheval d’endurance, il faut tenir
compte de certains points.
D’abord,
le taux en énergie est probablement le facteur le plus important. L’énergie
devra être fournie à partir de plusieurs sources.
Fortification
with processed starch in the form of cracked corn, rolled barley or crimped oats
will be the basis of the feed. L’augmentation de la valeur énergétique se fera par
l’adjonction d’huiles végétales ou de graisses animales de qualité. Le
concentré contiendra de 7 à 10% de graisses. On veillera à introduire
suffisamment de fibres afin d’assurer à la fois la production d’énergie et
le bon fonctionnement du système digestif. Les super-fibres ne seront pas négligées
comme vu précédemment. Le taux de protéines ne dépassera pas 12% afin d’éviter
tout problème au cheval d’endurance dont les performances s’accommodent mal
d’un aliment trop protéinique. En ce qui concerne les électrolytes, comme la
plupart des cavaliers d’endurance ont leur petite recette, il sera souvent
inutile d’en ajouter au mélange. D’autres additifs comme la vitamine E, le
sélénium ou des vitamines B seront incorporés. La vitamine E et le sélénium
sont connus pour leurs propriétés anti-oxydantes. La vitamine E sera ajoutée
dans une quantité de 100 IV/livre de mélange, et le sélénium atteindra 0,3
ppm. Les vitamines A et B permettront de régler une déficience éventuelle
sans risques étant donné que ceux-ci sont solubles.
§
Pagan,
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